Porc-épic d'Amérique (Erethizon dorsatum)

Le Porc-épic d'Amérique est entièrement noir à l'exception de certains piquants dont l'extrémité est blanc crème. On le reconnaît aisément aux longs poils durs et piquants qui lui recouvrent le dos et la queue (il en possède plus de 30 000).

(Jacques Prescott et Pierre Richard)

Mâles et femelles s'accouplent entre la fin d'octobre et décembre. L'unique petit (rarement 2) naît entre la mi-mai et la fin de juillet, après une gestation de 205 - 217 jours. À la naissance, le petit est déjà bien formé et a les yeux ouverts. Ses piquants sèchent et durcissent en quelques heures. À 2 jours, il grimpe déjà aux arbres; à 2 semaines, il est sevré. Il atteint la maturité sexuelle au cours de son deuxième ou troisième automne.

J. Prescott et P. Richard

La gestation dure 205 à 215 jours. Le petit naît entre avril et août dans un terrier ou un gîte et ses piquants mous sont innofensifs pour la mère. Quelques heures après la mise bas, les piquants ont séché et sont devenus opérationnels; le bébé porc-épic peut déjà prendre une posture de défense en tournant la tête et en balançant sa queue. Le nouveau-né est assez bien développé et pèse environ 0,5 kg, ses yeux sont ouverts, il est recouvert d'une fourrure brune et ses piquants mesurent 2,5 cm. Sa mère l'allaite jusqu'à l'âge de trois mois et demi, mais il peut manger de la nourriture solide, des feuilles par exemple, dès le neuvième jour. L'observation de jeunes porcs-épics pendant leurs jeux a démontré qu'ils couraient, faisaient des feintes, hérissaient leurs piquants et fouettaient l'air de leur queue. Tous ces jeux sont identiques aux véritables mouvements de défense de l'adulte. Le jeune porc-épic reste auprès de sa mère tout l'été et commence sa vie solitaire à l'automne. Le porc-épic atteint sa maturité sexuelle à l'âge de 15 à 16 mois. Sa longévité peut atteindre 10 ans dans la nature.

D. W. Stokes et L. Q. Stokes

Comportement social

Solitaires durant l'été, mâles et femelles se retrouvent à l'automne au moment du rut. Leurs grognements et leurs cris aigus s'entendent alors de loin. L'hiver, jusqu'à 8 individus peuvent partager une tanière.

J. Prescott et P. Richard

Notes

Quelquefois actif le jour, il se nourrit surtout la nuit, rongeant l'écorce des arbres avec ses incisives de façon caractéristique. Il laisse aussi des traces de griffe sur l'écorce des arbres. Bon nageur et habile grimpeur, le porc-épic se déplace lentement au sol en suivant des sentiers de 25 cm de largeur de long desquels on trouve des taches d'urine, des crottes dispersées (18 - 20 mm sur 10 - 13 mm) et des piquants. S'il est menacé, il hérisse les longs poils durs de son dos et de sa queue, tourne lentement le dos vers l'assaillant et le frappe de sa queue redoutable. Ses piquants se détachent si facilement au moindre contact qu'on a parfois la fausse impression qu'il les lance. Leur extrémité est recouverte de petits aiguillons qui gonflent aussitôt dans la chair, ce qui les rend difficiles à enlever.

J. Prescott et P. Richard

Habitat

Le Porc-épic d'Amérique fréquente les forêts matures, les petits bois et les bosquets de résineux et de feuillus, les pentes rocailleuses et les éboulis.

J. Prescott et Pierre Richard

Gîte

En été, il passe la journée en haut d'un gros arbre. Immobile, il est difficile à voir parmi les branches. L'hiver, il niche sous les amas de pierres, au pied des arbres déracinés, dans les crevasses ou les arbres creux. Il n'hiberne pas. Tout au plus restera-t-il dans sa tanière pendant les tempêtes. On reconnaît ses sites de repos aux amoncellements de crottes sur le sol et à la forte odeur d'urine qui y dégage.

J. Prescott et P. Richard

Gîte

Lorsqu'il n'est pas dans un arbre ni en train de manger, le porc-épic gîte dans un terrier pour se protéger des intempéries et des prédateurs. Ce terrier n'est jamais très éloigné des lieux où il prend ses repas et il peut se trouver à divers endroits, par exemple dans l'anfractuosité d'un rocher, dans une grotte, dans un arbre creux, dans le terrier abandonné d'un autre animal, dans une mine à l'abandon ou sous une maison ou une grange.

D. W. Stokes

L. Q. Stokes

Régime alimentaire

En hiver, le Porc-épic d'Amérique ronge l'écorce interne de nombreux arbres, dont la pruche, le mélèze, le sapin, l'épinette et l'érable. Durant l'été, il se nourrit des bourgeons et des chatons de saules, d'aulnes ou de peupliers, des feuilles et des tiges d'arbustes et de plantes diverses, y compris les nénuphars. Il est friand de sel et se plaît à ronger les objets de bois ou de cuir laissés près des habitations. Il raffole de la colle utilisée dans le contre-plaqué et cause parfois des dégâts aux embarcations ou aux habitations. Il est possible de limiter les dommages en capturant l'animal vivant (l'attirer avec des pommes) et en le transportant à bonne distance du lieu de capture.

J. Prescott et P. Richard

Nourriture et habitubes alimentaires

Le porc-épic est herbivore. Il mange un grand nombre de plantes, d'arbustes et d'arbres. Il possède 4 grosses incisives, qui lui permettent de sectionner la végétation et de ronger l'écorce, ainsi que 16 molaires et prémolaires pour broyer sa nourriture. Les dents du porc-épic continuent de pousser pendant toute sa vie, et l'animal doit les raccourcir constamment en les frottant les unes contre les autres.

D. W. Stokes et L. Q. Stokes

Le Pékan est le principal prédateur du Porc-épic d'Amérique, que menacent aussi le Carcajou, le Lynx roux, le Lynx du Canada et parfois le Loup gris, le Coyote, le Renard roux, l'Ours noir, le Vison d'Amérique, la Martre d'Amérique, Le grand-duc et l'Aigle royal. Le Porc-épic d'Amérique se fait fréquemment tuer par les voitures, parce qu'il a l'habitude de traverser nonchalemment les routes et de s'immiboliser en posture défensive à l'approche d'un danger.

J. Prescott et P. Richard

Le porc-épic est la proie du grand-duc, du Coyote, du Lynx, du Couguar et du loup, mais son plus grand ennemi est encore le Pékan. Celui-ci l'attaque à la tête, dépourvue de piquants, et s'acharne jusqu'à la victoire.

D. W. Stokes

L. Q. Stokes