La génisse, la chèvre, et la brebis, en société avec le lion

Le génisse, la chèvre, et la brebis, en société avec le lion

La génisse, la chèvre, et leur soeur la brebis,

Avec un fier lion, seigneur du voisinage,

Firent société, dit-on, au temps jadis,

Et mirent en commun le gain et le dommage.

Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris.

Vers ses associés aussitôt elle envoie.

Eux venus, le lion par ses ongles compta,

Puis en autant de parts le cerf il dépeça ;

Prit pour lui la première en qualité de sire :

''Elle soit être à moi, dit-il ; et la raison,

C'est que je m'appelle lion :

A cela l'on n'a rien à dire.

La seconde, par droit, me doit échoir encor :

Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort.

Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.

Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,

Je l'étranglerai tout d'abord."

 

Auteur Jean de La Fontaine
Année 1665 (Wikipédia)
Pays France (Wikipédia)

 

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